« Tu n’y verras clair qu’en regardant en toi. Qui regarde l’extérieur rêve, qui regarde en lui-même s’éveille. » (Carl Gustav Jung)
« La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie ».
(Sénèque)
« Etre bien adapté à une société malade n’est pas un signe de bonne santé »
(Krishnamurti)

» Le chemin le plus long
Ou que faut-il attendre d’une psychothérapie? »
Par Alice Miller Juin 2005
(…) On me demande régulièrement ce qu’est pour moi une thérapie réussie, bien qu’indirectement j’en aie décrit les éléments dans différents livres. Mais après cette courte introduction, je suis peut-être en mesure de le formuler plus simplement : une thérapie est réussie dans la mesure où elle contribue à raccourcir le long chemin qui mène à se libérer des anciennes stratégies d’adaptation et à apprendre à faire confiance à son propre ressenti, ce que nos parents ont rendu difficile et quelquefois impossible. Nombreux sont ceux et celles pour qui ce chemin reste barré, parce que l’accès en a été interdit dès le début et que de ce fait on est rempli de crainte à l’idée de l’emprunter. Plus tard, le rôle que tenaient les parents est repris par les enseignants, les prêtres, la société, la morale, tant et si bien que la crainte devient dure comme du ciment, et chacun sait qu’il est fort difficile de ramener du ciment à l’état liquide.
Les nombreuses méthodes d’auto-apprentissage de la communication sans violence, ainsi que les conseils précieux et avisés de Thomas Gordon et Marshall Rosenberg, sont très certainement efficaces quand les personnes qui en font usage ont eu dans leur enfance la possibilité de manifester leurs sentiments sans se mettre en danger, entourées d’adultes dont la capacité à vivre au plus près d’eux-mêmes a pu leur servir de modèle. Mais les enfants gravement blessés dans leur identité ne sauront pas plus tard identifier ce qu’ils ressentent et ce dont ils ont véritablement besoin. Il leur faut d’abord en faire l’apprentissage au cours d’une thérapie, le vivre et ensuite le vérifier par de nouvelles expériences aussi souvent que nécessaire, jusqu’à acquérir la certitude qu’ils ne se trompent pas. Car ces enfants d’adultes émotionnellement immatures, ou même perturbés, ont dû tout le temps croire que leurs sentiments et leurs besoins étaient faux. Ils se disent que s’ils avaient été vrais, leurs parents n’auraient quand même pas refusé d’établir la communication avec eux. (…)
« Les membres de la famille qui ne s’adaptent pas aux règles ou aux traditions familiales, ceux qui cherchent constamment à révolutionner les croyances, Ceux qui choisissent des routes contraires aux chemins tout tracés des lignées familiales, ceux qui sont critiqués, jugés et même rejetés, ceux-là sont appelés à libérer la famille des schémas répétitifs qui frustrent des générations entières, ces soi-disant « moutons noirs », ceux qui ne s’adaptent pas, ceux qui hurlent à la rébellion, en réalité, réparent, détoxifient et créent de nouvelles branches florissantes dans leur arbre généalogique… D’innombrables désirs non réalisés, de rêves inachevés ou de talents frustrés de nos ancêtres se manifestent à travers cette révolte. Par inertie, l’arbre généalogique fera tout pour maintenir le cours castrant et toxique de son tronc, ce qui rendra la tâche du révolté difficile et conflictuelle…
Arrêtez de douter et prenez soin de votre ‘’rareté’’ comme étant la fleur la plus précieuse de votre arbre. Vous êtes le rêve de tous vos ancêtres. »
~ Bert Hellinger